Chiens de paille

Straw dogs
USA - 1971 - 1h57
Film de Sam Peckinpah
Avec Dustin Hoffman, Susan George, Peter Vaughan...
Interdit aux moins de 16 ans.

David a suivi sa femme Amy dans sa Cornouailles natale pour échapper à la violence qui règne aux Etats-Unis et se mettre au calme et au vert pour écrire son livre de mathématiques. Mais son épouse attise malgré elle les instincts primitifs des hommes des environs et l'intellectuel pacifiste se retrouve victime de la ruderie des autochtones. Confronté à la montée de la violence contre sa maison et son couple, son instinct de survie va le pousser dans ses derniers retranchements et déchaîner chez lui des poussées de haine dévastatrices.

La violence de Chiens de paille, à chemin entre Delivrance de Boorman et Orange mécanique de Kubrick, monte en crescendo pour finir, comme d'habitude chez Peckinpah, dans le bain de sang d'un carnage complet. Le montage de la scène de viol (cause de la censure du film en Grande-Bretagne durant plusieurs années), entièrement basé sur le contraste des plans alternés, est particulièrement brutal. Le réalisateur dépeint avec une noirceur vertigineuse les envers de la nature humaine, dévoilant sans pudeur les confins de sa bestialité. On ne sort jamais indemne des films du cinéaste et les images hantent longtemps nos souvenirs et même si ma préférence va toujours de loin à La horde sauvage et à Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia, celui-ci m'aura bien remuée.

Comments

[alexis]

Je viens de voir ce film hier soir et il m'a bouleversé. C'est vrai, on est tellement proche de "delivrance". Une violence crue, reflet realiste de la misère du genre humain.

[pal]

j'ai vu ce film l'année de sa sortie et ne l'ai jamais revu.
Il est vrai qu'il m'a toujours marqué et que l'on ne sort pas indemne des films de Peckinpah. Des images hantent longtemps l'esprit!
Qui peut me rappeler la maxime ( de Lao Tseu, il me semble) en préambule du film, origine du titre?
Merci
Alain

[Chris]

Peckinpah, où les formes de violence ont toujours un rapport avec un regard sur la société telle qu'il la ressent. Dans les chiens de paille, aussi. J'ai adoré Hoffman dedans, qui n'est jamais aussi bon que quand il joue des personnages en faiblesse. Un très bon film.