La cienaga
Argentine - 2001 - 1h43
Film de Lucrecia Martel
Avec Graciela Borges, Mercedes Moràn, Sofia Bertolotto...
La Mandragora, demeure familiale près
de La Cienaga, où les adultes trompent leur ennui dans le vin et où les
enfants se baignent dans une piscine à l'eau croupissante. A la télé,
on raconte que la Vierge est apparue sur un réservoir d'eau. Du côté de
la Mandragora, il y a Mecha, la mère, qui s'est entaillée la poitrine
en tombant sur du verre brisé, son mari démissionnaire, ses 4 enfants
dont un à qui il manque un oeil et une qui essaie d'attirer les
attentions de la jeune bonne. Du côté de La Cienaga, il y a la cousine
de Mecha : Tali, son mari trop présent et également 4 enfants, dont
Luchi qui a peur du chien des voisins...
Comme la vache embourbée
dans le marécage, les personnages se débattent à peine avec leurs
problèmes. Remuer, se révolter, ce serait s'enfoncer encore plus alors
ils se laissent porter par ce qui arrive. Lucrecia Martel dresse ici le
portrait d'une bourgeoisie provinciale déchue et impotente. C'est avec La Cienaga
qu'elle s'imposait comme figure majeure de la Nouvelle Vague Argentine.
Son premier film est une oeuvre aboutie, extrêmement riche et
innovante. Elle maîtrise l'art du cadrage et de la composition de
l'image jusqu'à imposer un style unique. Et la complexité de sa
bande-son crée une atmosphère oppressante, de celle qui reste gravée
dans nos émmoires cinématographiques.