Les rois du désert

Three kings
USA - 2000 - 1h55
Film de David O. Russell
Avec Georges Clooney, Ice Cube, Mark Wahlberg, Spike Jonze, Said Taghmaoui...

Le cessez-le-feu de la Guerre du Golfe entre Irakiens et Américains vient d'être signé, les G.I s'apprêtent sur ordre de Bush (senior) à rentrer chez eux, laissant dans le pays la révolte et la guerre civile gronder après avoir tout bombardé. Quatre soldats ayant pris connaissance de la situation des bunkers où l'armée de Saddam Hussein a caché l'or volé au Koweit traversent le désert pour s'en attribuer une part. La tâche qui leur semblait simple va se révéler périlleuse : dans le village qu'ils abordent, ils ne pourront rester insensibles aux exactions menés par les troupes du Baas contre les populations civiles rebelles et s'impliqueront bon-gré mal-gré dans leur protection.
Les rois du désert commence comme un film de guerre patriotique mais prend rapidement le tournant de l'idéologie anti-militariste. Russell s'écarte du manichéisme classique au genre. Américains comme Irakiens se battent pour ce qu'ils croient juste : la liberté, l'argent, le pouvoir, la vengeance... et se retrouvent coincés dans un bourbier où l'on ne se contente pas de crever mais où la mort ne survient qu'après la peur, la torture et la souffrance. Une bonne manière de rappeler qu'une guerre, ça détruit les hommes comme les villes et que c'est toujours dégueulasse. Et ce malgré les images bien léchées que nous montre le film ; c'est justement le contraste entre la violence des plans et leur beauté plastique qui crée le choc. Sous une forme documentariste, le film dénonce à la fois les méthodes de combat américaines et les enjeux des guerres menées par les Etats-Unis. C'est brillamment réalisé et ça surprend par la force de son engagement...

Comments

[La griotte]

Le film génère un nouvel impact aujourd'hui. Bush père avait bombardé et tout laissé en plan. Bush Junior a également tout bombardé et laisse ses soldats et les populations irakiennes s'embourber dans des conflits de plus en plus violents. Au nom d'une liberté aux odeurs de pétrole...